Pendant que toute la Belgique se demande quelle sera la meilleure manière de battre le FN en France, chez nous le gouvernement Michel se radicalise !
Depuis plusieurs semaines, c’est un véritable harcèlement que subissent les sans-papiers ! Lors d’une grande manifestation de personnes avec et sans-papiers le 28 mars, une immense opération de police était organisée dans les alentours et aux arrêts de la STIB. Officiellement cela n’avait aucun lien car la police recherchait des personnes en détention de « stupéfiants » ou « d’armes blanches ». Le résultat : Arrestation de « 30 personnes sans titre de transport » + « une centaine de personnes en situation illégale » selon le chef de la police de Bruxelles. De l’aveu même de ce policier, ces chiffres sont « normaux » et ces opérations conjointes avec la STIB sont organisées depuis 2012. Nous pouvons donc appeler ces opérations de véritables « rafles » à sans-papiers et constatons que cela est organisé régulièrement depuis plusieurs années !
Ces rafles sont également organisées directement là où sont les sans-papiers, dans les bâtiments qu’iels occupent. Depuis le mois de septembre, au moins 7 expulsions de bâtiments qu’occupaient les sans-papiers ont été exécutées par la police. Ces expulsions amènent parfois à plusieurs arrestations. Quelques dizaines de militants et leaders des différents collectifs ont été arrêtés et certains ont été expulsés de Belgique. D’autres sont toujours emprisonnés dans des centres fermés. Les deux collectifs de la Voix des Sans-Papiers (Liège et Bruxelles) risquent encore une prochaine expulsion de bâtiment.
La radicalisation raciste ne vise pas uniquement les sans-papiers. Récemment, le MR et la NVA proposaient un « examen de citoyenneté ». Parmi les pistes étudiées par le MR figure celle faisant de « l’adhésion aux valeurs » et/ou du passage d’un « examen de connaissance du pays » une « condition de l’acquisition de la nationalité. » La NVA souhaiterait aller plus loin et envisage d’imposer ce test aux jeunes bi-nationaux qui atteignent la majorité (18 ans) afin de supprimer la bi-nationalité.
Début avril, sous la pression de la NVA et du gouvernement Michel, Unia (centre interfédéral pour l’égalité des chances) licenciait Rachida Lamrabet suite à une interview donnée à Knack. Elle y dénonçait les lois interdisant le foulard et la burqa et la volonté paternaliste de dévoiler les femmes sans se soucier de ce qu’elles en pensaient.
Il y a quelques jours Theo Francken (NVA, secrétaire d’Etat à l’Asile et la Migration) organisait un sondage sur sa page Facebook. Il était question de savoir quelle nationalité ou quelle religion sauver en premier et quelles autres il fallait laisser crever. Un sondage clairement raciste que Charles Michel n’a pas cru bon de condamner.
Depuis plusieurs mois, la fédération Wallonie-Bruxelles permet que l’on augmente fortement le minerval des étudiant.e.s hors U.E. Les étudiant.e.s de l’ULB et de l’UCL sont en lutte contre cette mesure et ont décidé d’occuper les rectorats de leur université pour se faire entendre et supprimer cette mesure raciste.
Ces faits (il y en a pleins d’autres) ne sont pas des dérapages mais s’inscrivent dans une politique générale raciste d’un gouvernement antisocial. Ces mesures et ces déclarations ne visent pas uniquement les étranger.e.s mais toutes les personnes racisées (personnes qui subissent le racisme) qu’elles soient belges (d’origine étrangère ou non), bi-nationales, d’une autre religion, …
Plusieurs mouvements de lutte contre ces racismes sont actifs sur le terrain mais de manière éparpillée. C’est encore plus malheureux dans la lutte des sans-papiers. La coordination des sans-papiers est le collectif qui tente de rassembler tous les sans-papiers mais les soutiens de ces luttes continuent pourtant chacun.e de leur côté.
Pour renforcer la lutte antiraciste afin de détruire ce système, seul le soutien à l’auto-organisation des racisé.e.s ainsi qu’un mouvement antiraciste large et unitaire permettra de construire la riposte ! Il est temps de s’y mettre et la LCR y consacre toute son énergie quotidiennement.