Le 30 mars dernier lors de l’assemblée générale de l’université de Tolbiac, Frédéric Lordon rappelait devant des lycéens, des étudiants et des travailleurs déterminés : « la sédition des jeunes au naturel c’est la hantise du pouvoir ; mais sa hantise au carré c’est le contact des jeunes avec les classes ouvrières, soit exactement ce qui est en train de se passer ici, ce soir ».
Une journée de grève générale réunissant quelque 1,2 million de personnes plus tard, on a effectivement bien envie de croire que la convergence des luttes titille le peuple français ! Et quoi de mieux pour construire ces convergences que de l’ancrer dans ce qui nous revient de droit : l’espace public. Au soir de la grève générale, les parisiens n’ont pas eu le goût à rentrer chez eux, et ont décidé de rêver éveillés, de construire, la nuit, la vie qu’on leur vole le jour ! Depuis, ils passent leurs Nuits debout, une insomnie contagieuse qui essaime le territoire français. À bas les somnifères !
Frédéric Lordon à Tolbiac le 30 Mars 2016 : « Nous exportons la sédition qui est le plus précieux des biens »
Frédéric Lordon à Tolbiac le 30 mars 2016 par LucasCitoyen
LE 31 MARS 2016, APRÈS LA MANIFESTATION
ON NE RENTRE PAS CHEZ NOUS, ON OCCUPE UNE PLACE !
C’EST LA GOUTTE D’EAU
Si le projet de loi Travail a tant mobilisé, c’est parce qu’en poussant toujours plus loin l’injustice, il fait craquer la digue de ce que nous pouvions supporter. Nos gouvernants sont murés dans l’obsession de perpétuer un système à bout de souffle, au prix de « réformes » de plus en plus rétrogrades et toujours conformes à la logique du néolibéralisme à l’œuvre depuis 30 ans : tous les pouvoirs aux actionnaires et aux patrons, à ces privilégiés qui accaparent les richesses collectives.
Ce système nous est imposé, gouvernement après gouvernement, au prix de multiples formes de déni de démocratie. Le projet de loi Travail pourra bien être retiré, et Valls sauter, nous ne rentrerons pas chez nous pour autant : ce monde qu’ils construisent avec acharnement pour nous mais contre nous, nous n’en voulons pas !
Un élan populaire est en train de naître. Lycéen.ne.s, étudiant.e.s, salarié.e.s syndiqué.e.s ou non, chômeures en colère, discriminé.e.s en tout genre, syndicalistes réprimé.e.s, paysan.ne.s et écolos zadistes, ça fuse de partout et c’est beau à voir.
NOS RÊVES CONTRE LEURS PRIVILÈGES
Au programme : animation, restauration, concerts, partage d’informations, Assemblée Citoyenne Permanente et plein de surprises. Le 31 mars on se pose, on discute et on décide ensemble des actions à mener pour faire de la Nuit Debout le début d’un mouvement citoyen. Nous porterons nos espoirs avec fierté et fermeté. Des solutions existent, nous avons des sources d’inspiration, des idées, des expériences, des savoirs et des savoir-faire, de l’énergie, de la bienveillance et de la joie. Ce tournant est à notre portée !
Nous invitons tous ceux qui, au-delà de leur opposition à la destruction du Code du Travail, aspirent à construire un projet politique ambitieux, progressiste et émancipateur, à nous rejoindre à l’issue de la manifestation du 31 mars.
https://www.convergence-des-luttes.org/appel-du-31-mars-2016/
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