Actes Sud, 2014, 23,50 euros
Kim Sôngjong est paraît-il l’un des fondateurs du roman policier coréen. Son livre, qui vient de paraître en France, a été publié en 1979 dans son pays d’origine. L’action se déroule au début des années soixante-dix, c’est-à-dire vingt ans après la guerre qui, de 1950 à 1953, opposa les armées du Nord « communiste » à celles du Sud, puis les armées chinoises et américaines pour aboutir au partage du pays.
Un policier à problèmes est chargé d’élucider le meurtre d’un notable régional. Rapidement, il va comprendre que ce crime est lié aux événements sanglants qui ont accompagné la fin du conflit. L’intérêt principal de ce roman, construit sous forme d’enquête entrecoupée de flash-back correspondant aux récits de témoins, est d’évoquer des faits assez peu connus, en particulier le combat de maquisards du Nord et leur répression féroce.
Sôngjong rappelle au passage que les dirigeants communistes du Sud réfugiés au Nord ont été assassinés par les Staliniens sur l’ordre du futur dictateur Kim Il Sung. Toutefois, on aimerait en savoir un peu plus sur les motivations et les origines de ces guérilleros qui se conduisent entre eux avec sauvagerie, de même que sur ces « milices de jeunes » qui les combattent.
La traduction, qui donne l’impression d’être littérale, ne facilite pas toujours la lecture. Néanmoins, ce roman nous fait découvrir un certain visage du Pays du matin calme.
Source : NPA