Nous le dénonçons depuis longtemps et pourtant ça continue et se durcit. La répression visant les sans-papiers, migrant.e.s et réfugié.e.s a rarement été aussi forte que ces derniers mois.
À Bruxelles, des centaines de migrant.e.s voulant rejoindre la Grande-Bretagne se rassemblement au Parc Maximilien (près de la gare du Nord). Certain.e.s y restent un jour, une nuit, d’autres moins, d’autres plus. Depuis l’expulsion de la « Jungle » de Calais, les migrant.e.s, candidat.e.s réfugié.e.s ont été obligé.e.s de trouver d’autres chemins menant à leur destination, c’est pourquoi certain.e.s passent par Bruxelles.
Quotidiennement, plusieurs dizaines de bénévoles se rendent au parc pour y apporter de la nourriture, vêtements chauds, couvertures, soins médiaux, soutien moral, … Et c’est précisément ce qui ne plaît pas au gouvernement. Charles Michel et sa bande (en 1ère ligne : Jan Jambon et Théo Francken) craignent cette solidarité qui amène des personnes avec la nationalité belge à être en contact direct avec ces personnes qui ont toutes leurs raisons de quitter leur pays (misère, répression, violence sexuelle, homophobie, trans-phobie, lesbophobie, racisme, guerre, …).
Leur propagande raciste et mensongère concernant les personnes migrantes se retrouve confrontée à la réalité. L’instrumentalisation des différents attentats à des fins racistes envers les immigré.e.s ne peut lutter face à la réalité du terrain que découvrent ces personnes solidaires. L’auto-organisation de la solidarité envers ces personnes qui ont tout perdu prend de l’ampleur : C’est la démonstration directe que nous pouvons changer les choses, qu’un autre système est possible, que le partage des richesses peut fonctionner, que la population n’a pas besoin que des élu.e.s nous disent ce que nous devons faire, qu’en nous organisant nous sommes plus fort.e.s qu’un gouvernement qui travaille pour la minorité de la population la plus riche, …
C’est pourquoi le gouvernement cherche à casser cette solidarité le plus vite possible : la police est régulièrement sur place pour faire fuir et disperser les migrant.e.s afin de casser l’organisation sur le Parc Maximilien.
Parfois, la police se contente de rester sur place, de patrouiller à pied pendant plusieurs heures dans le parc pendant qu’un combi policier tourne autour du parc sans s’arrêter. Ces policier.e.s procèdent à des contrôles aux faciès et contrôlent toutes les personnes qui ne sont pas blanches. Si ce sont des migrant.e.s, iels sont directement expulsé.e.s du Parc Maximilien.
À d’autres moments, ce sont de véritables rafles (qui nous rappellent des années sombres) qui sont organisées. Celles de ce mercredi 6 et de jeudi 7 septembre en sont des exemples et sont le produit des ordres directs du ministre de l’Intérieur, Jan Jambon. Ces rafles visent à arrêter les migrant.e.s et à voler leurs affaires (y compris les dons des bénévoles). Plusieurs couvertures, sacs, vêtements, … ont tout simplement été amenés à la déchetterie. Ce sont, encore une fois, les bénévoles du Parc Maximilien qui ont retrouvé ces affaires et ont pu en récupérer quelques-unes. Par contre, les téléphones et smartphones (qui sont en général un des seuls objets que les migrant.e.s emportent avec elleux lorsqu’iels fuient leur pays) ont disparu. C’est pourtant leur seul outil de communication avec leurs familles et ami.e.s resté.e.s au pays mais c’est surtout un outil qui leur permet d’apporter les preuves de leur histoire et de ce qui les a poussé à fuir leur pays (photos, documents, messages, vidéos, sons, …). Que deviennent ces téléphones ? La police les garde-t-elle ? Le gouvernement les détruit-il directement ? Nul ne le sait.
Il est temps maintenant de s’organiser et de refuser la loi d’un gouvernement raciste et antisocial. Seul un mouvement unitaire rassemblant ces bénévoles, les organisations antiracistes, les ONG et les militant.e.s peut nous permettre de résister à ces rafles racistes. Nous avons les moyens de nous organiser pour refuser que la police soit l’outil d’une politique qui renforce la misère. Les organisations syndicales doivent également se positionner publiquement contre ces rafles et soutenir les travailleu.r.se.s qui refusent de participer à ces rafles (notamment des travailleu.r.se.s de Bruxelles Propreté qui refusent de participer au vol des affaires des migrant.e.s).
Pour conclure, nous pensons qu’il est urgent de lutter contre ces rafles mais qu’il faut également lutter contre le système qui crée ces injustices et ces inégalités : l’ouverture des frontières, la liberté de circulation et d’installation de tou.te.s, les mêmes droits pour tout.e.s et la régularisation de tou.te.s les sans-papiers sont plus que jamais des revendications centrales pour changer de société et en finir avec cette politique dégradante et assassine !