« Le 10 septembre, à 17h30, une petite foule de près de 200 personnes s’est rassemblée devant les locaux du MR à Liège afin de dénoncer les mesures d’austérité actuellement en discussion par la coalition suédoise – ou kamikaze – en formation. L’idée étant de dénoncer l’austérité sous toutes ses formes, les mesures envisagées par les autres niveaux de pouvoir n’ont pas été ignorées (notamment concernant l’enseignement), de même que les mesures du précédent gouvernement, et plus particulièrement les attaques lancées contre les chômeurs : l’article 63§2 bien sûr mais aussi la dégressivité généralisée des allocations de chômage sur base d’un travail, l’allongement du stage d’insertion, le renforcement des contrôles d’activation du comportement de recherche d’emploi, le durcissement de la notion d’emploi convenable, etc… Quelques heures auparavant une petite cinquantaine de personnes en avaient fait de même à Bruxelles, une délégation de 5 personnes étant reçues durant 30′ par des sous-fifres réformateurs… » (voir www.stop632.be)
La LCR/liège a signé l’appel pour ce rassemblement, lancé par la note ‘AAA’ (Alliance pour des Alternatives à l’Austérité).
Au nom de la LCR/Liège, Denis Horman y a fait l’intervention suivante :
« Au nom de la LCR, je tiens d’abord à saluer cette initiative, ce premier rassemblement, ici, contre les mesures d’austérité, de régression sociale que cette coalition de droite homogène s’apprête à mettre en œuvre.
Faut dire que le gouvernement Di Rupo a bien balisé le terrain, avec sa thérapie de choc : 22 milliards d’euros d’économie, imposés à la hussarde sur le dos du monde du travail, des chômeurs, des allocataires sociaux, du secteur public.
Ce prochain gouvernement des droites, avec une droite extrême va continuer de plus belle cette politique de régression sociale.
Pas plus tard que ce matin, nous apprenons que nos grands experts du Bureau du Plan prédisent une croissance molle. L’intox sur la compétitivité, sur le coût excessif du travail, sur les sacrifices nécessaires (ils appellent ça la rigueur !), cet intox va continuer de plus belle aussi.
Mais, pendant ce temps-là, les riches sont de plus en plus riches, les profits des grandes entreprises se portent bien et les dividendes aux actionnaires rentiers explosent.
Comme le souligne l’appel pour ce rassemblement, il n’y a jamais eu autant de richesses. Et elles n’ont jamais été aussi mal réparties. De là découle un axe central des luttes autour d’une autre répartition des richesses !
Il est temps de faire ou refaire une grande opération vérité sur le pourquoi du déficit budgétaire, sur la dette publique, sur les causes et les responsables de cette crise économique. Cette Opération, heureusement, a déjà commencé, portée par des secteurs syndicaux, par des collectifs associatifs, par des organisations politiques de la gauche de gauche.
Oui, des alternatives anticapitalistes existent, portées, ici ou là, par ces mêmes mouvements. La question est : comment s’unir pour les faire avancer, comment les imposer ?
Il y a donc urgence pour un large rassemblement pour la résistance sociale, contre l’austérité, la misère et l’injustice, mais aussi pour la reconquête sociale.
Un exemple parmi d’autre, mais combien important : c’est l’appel à une campagne large et unitaire en vue de l’abrogation immédiate (avant le 1er janvier 2015), de l’article 63&2, cette mesure infâme, décrétée en décembre 2011 par le gouvernement Di Rupo, pour limiter dans le temps des allocations d’insertion (anciennes allocations d’attente), sans oublier l’autre mesure : la dégressivité des allocations de chômage, pour toutes les catégories de chômeurs, jusqu’à un plancher situé en-dessous du seuil de pauvreté ! Cet appel s’est déjà concrétisé par des initiatives
Oui, au-delà de la résistance et la reconquête sociales, des alternatives anticapitalistes existent, avancées dans le mouvement syndical, par des collectifs sociaux, par des organisations politiques de la gauche de gauche.
Je m’en tiendrai à en mentionner une. Pour le prochain congrès de la FGTB Wallonne, la Centrale des Jeunes FGTB dépose un projet de résolution pour « la réduction collective du temps de travail à 32 heures sans perte de salaire, une solution juste, durable et solidaire pour créer des emplois pour la jeunesse ». Cette proposition rejoint d’ailleurs celle avancée par les jeunes FGTB de Liège. Cette revendication fait l’objet d’une campagne lancée par le secteur Commerce de la CNE. Cette revendication de réduction collective du temps de travail fait partie du texte de la résolution de la FGTB Wallonne pour son congrès. Elle est avancée par bien d’autres organisations.
Alors, et j’en termine par- là : face à cette offensive antisociale qui va continuer de plus belle, et souscrivant à l’appel qui est à la base de ce rassemblement, c’est tous ensemble, syndicalistes de combat, collectifs sociaux, gauche politique anticapitaliste que nous pourrons commencer à changer les rapports de force, à faire barrage à la régression sociale, et redonner espoir pour des luttes victorieuses.