Cela fait maintenant près de cinq mois que la Grèce a choisi un gouvernement de rupture claire avec l’austérité et d’urgence sociale. Depuis 2010, la Grèce est soumise aux « mémorandums », ces politiques imposées par des créanciers sadiques de la Troïka (UE, FMI, BCE) en échange de nouveaux prêts, et c’est la descente aux enfers pour la population. Le peuple grec a subi ces dernières années des mesures néolibérales aux conséquences d’une violence terrible.
Rappelons notamment quelques chiffres :
- Le chômage a triplé en 5 ans pour atteindre 27%, quasiment 60% chez les jeunes
- Une entreprise sur 3 a fermé ses portes, le PIB a reculé de 25%, les salaires et pensions de 40%
- 4 enfants sur 10 y vivent dans la pauvreté, la mortalité infantile a augmenté de 43%
- 200000 jeunes grec.que.s ont quitté le pays
- Hausse de 44% des suicides, un.e grec.qu.e sur 3 n’a pas d’assurance santé, le budget des hôpitaux a diminué de 25%
- La dette a explosé de 120 à 172% du PIB
Cela ne suffit pas pour les dirigeants européens tous soumis aux exigences du capitalisme néolibéral. Ceux-ci veulent étrangler le peuple grec, défaire ses choix démocratiques, et humilier Syriza qui a osé prétendre qu’on pouvait rompre avec l’austérité. « Il ne peut y avoir de choix démocratique contre les traités européens », a dit le président de la Commission européenne. Le gouvernement de Tsipras a fait le pari inverse, mais se trouve maintenant étranglé financièrement par ses créanciers. Les institutions de l’Union européenne, la Banque Centrale européenne et le Fonds Monétaire International ont montré très clairement leur nature profondément antidémocratique. Pour ces gens-là, pas de doutes, il faut isoler le « virus » Syriza et faire un exemple pour montrer aux classes populaires d’Europe qu’elles doivent abandonner tout espoir de rompre avec l’austérité en soutenant des formations politiques de gauche radicale. Seule un stratégie de la rupture avec la supension du remboursement de la dette, le contrôle des capitaux et la socialisation du secteur bancaire, accompagnée d’une mobilisation populaire massive, peut encore éviter une nouvelle vague néolibérale destructrice en Grèce et le suicide politique de Syriza.
Charles Michel, chef du gouvernement belge, n’est pas en reste. Il ose appeler aujourd’hui à la « fin de la récréation » avec la Grèce, dévoilant son mépris pour les souffrances immenses endurées par sa population. Lui-même et sa coalition sont les exécuteurs zélés du patronat et enchaînent les mauvais coups et les projets antisociaux. Ils ont réussi à tenir le coup après la première vague de résistance sociale de l’hiver dernier, mais ils se doutent qu’une victoire des luttes sociales en Grèce pourrait donner un nouveau coup d’accélérateur ici.
Les classes dominantes partagent le même projet que celui appliqué à la Grèce: nous faire revenir des décennies en arrière, en faisant payer plus particulièrement la classe ouvrière, les femmes, la jeunesse et les cibles du racisme de l’Europe forteresse. Quitte à dévaster l’environnement et à prendre des risques inouïs en développant le nucléaire et des grands projets comme les mines d’or en Chalcidique (nord de la Grèce).
Rien n’est épargné.
C’est pourquoi notre solidarité peut et doit s’exprimer de plusieurs manières : à la fois en manifestant clairement notre soutien à toutes les forces sociales et politiques résolues à se battre contre le diktat de l’austérité, en étant prêtes à aller jusqu’au bout.
Et en luttant ici pour une nouvelle vague de résistance sociale plus forte, plus déterminée, plus démocratique, contre Charles Michel et son gouvernement, pour créer ensemble un relais politique radical, pluraliste et démocratique issu du mouvement social.
La LCR-SAP réaffirme son soutien à l’audit de la dette grecque : cette étape est essentielle pour annuler ensuite l’essentiel de celle-ci, la dette illégitime. La Belgique est engagée pour 9 milliards d’euros vis-à-vis de la dette grecque, sans compter l’engagement des banques privées. Cette dette produite sur la misère d’un peuple entier, au seul bénéfice des marchés financiers, doit être effacée sans conditions.
La LCR-SAP appelle donc l’ensemble des mouvements sociaux et syndicaux du pays à soutenir et à participer à la plate-forme unitaire Avec les Grecs, qui regroupe déjà des dizaines d’organisations et associations, et à se mobiliser en masse pour la manifestation unitaire du dimanche 21 juin à Bruxelles.
https://www.facebook.com/events/361996757342113/
Stop au chantage et au diktat de la Troika (UE, FMI, BCE) !
Solidarité inconditionnelle avec la résistance du peuple grec !
Pas un pas en arrière, pas de sacrifices pour l’euro !
Pour une convergence des résistances pour une autre Europe, une Europe démocratique des besoins sociaux et de la transition écologique !