Ce jeudi 29 septembre, la large participation à la manifestation du front commun a confirmé que malgré les tergiversations des directions syndicales, il reste un grand potentiel de combativité chez les militants syndicaux. A cette occasion, la LCR-SAP a distribué un tract national dans les gares de départ et le long du parcours de la manifestation. Nous en reproduisons ici le texte.
Aujourd’hui, nous sommes à nouveau des dizaines de milliers dans les rues pour marquer notre refus de la politique du gouvernement Michel. Nous avons raison de continuer : les mesures des gouvernements n’ont bien sûr rien réglé : chômage de masse, stagnation économique, problèmes budgétaires…La crise continue. Mais ces derniers mois, l’incompréhension et le doute ont grandi parmi nous. Ils n’ont pas cessé de grandir depuis la trêve décrétée par les directions syndicales, après le succès du plan d’actions et de la grève nationale en décembre 2014.
Un grave problème de stratégie
La stratégie qui consiste à « laisser sa chance à la concertation », à refuser de faire tomber le gouvernement – pour préserver le PS et le SP.a ou attendre que le PTB/PVDA monte encore – a abouti à un échec complet. Cette stratégie a cassé le rythme des mobilisations, divisé les secteurs, le public et le privé, le Nord et le Sud du pays, et défait ce qui avait été construit à l’automne 2014. Le contexte politique et médiatique général, de plus en plus raciste, islamophobe et autoritaire, a été encouragé et utilisé par le gouvernement pour se redonner une légitimité et nous enfumer, au prix de discriminations insupportables. Après deux ans de tergiversations, de manifestations ponctuelles en grèves à froid, Michel, Jambon, Peeters et compagnie continuent leur travail de démolition des droits sociaux, de la Sécurité sociale et des services publics. Femmes, racisé.e.s et jeunes sont particulièrement frappés…Et la crise sociale et économique continue.
Ça suffit !
Le saut d’index, la pension à 67 ans, les coupes à la SNCB, etc. ne sont pas le bout du tunnel. Aujourd’hui le gouvernement pense à massacrer à la tronçonneuse les budgets publics et sociaux pour trouver 4,2 milliards, tout en baissant l’impôt des sociétés et en préservant les millionnaires ! La loi Peeters qui va faire exploser les horaires de travail et la précarité reste sur la table. La vague de restructurations (comme chez Caterpillar) montre que malgré les pseudo-remèdes néolibéraux et austéritaires, une poignée de capitalistes peut rayer d’un trait de plume le gagne-pain de milliers de travailleur.se.s.
Faisons vivre la démocratie syndicale
Nous avons donc plus que jamais raison de nous mobiliser – de saisir chaque occasion qui nous est offerte – pour démontrer notre détermination. Tant face à Michel que face au patronat et à nos propres dirigeants syndicaux. Refusons qu’on continue à nous berner avec de la concertation bidon. Refusons les mobilisations sans lendemain. Nous devons discuter tout.e.s ensemble sur les défis de notre situation collective et sur nos alternatives ! Nous devons réclamer et organiser des assemblées larges des travailleur.se.s pour reconstruire et redonner vie à nos syndicats. C’est un droit et une nécessité fondamentale ! Utilisons-le à fond pour débattre des récentes contre-réformes, élaborer ensemble une stratégie combative et faire à nouveau peur à Michel et au patronat.
Michel dégage, recréons l’espoir !
On a besoin d’un plan d’actions pour gagner. Avec des perspectives claires et concrètes. Les revendications des dirigeants syndicaux ne sont pas suffisantes. Pourtant, le 7 octobre (et au-delà), il est de notre devoir de soutenir toute action, protestation, manifestation, même limitée. C’est notre devoir de faire converger ces luttes vers un objectif clair : chasser le gouvernement !
Ce serait une immense victoire d’y arriver, et c’est surtout la condition préalable au changement de cap politique, pour réaliser l’alternative anti-austérité. Pour sortir des années de crise et respirer à nouveau, nous devrons défier le pouvoir capitaliste sur nos vies et notre société.
Cela passera notamment par la réduction collective du temps de travail à 30 heures/semaine avec maintien du salaire et embauches compensatoires, ainsi que par la mise sous contrôle public et démocratique des systèmes bancaire et énergétique, couplée à un impôt de crise sur les grandes fortunes.
Ceux qui luttent ne sont pas sûrs de gagner, mais ceux qui ne luttent pas ont déjà perdu!