Après avoir passé presque 3 heures sur place et avoir vu et lu la presse avant cet évènement j’ai voulu donner mon témoignage. Je vais essayer de décortiquer étape par étape la stratégie de communication et de victimisation mise en œuvre par Laurent Louis et ses amis (Alain Soral et Dieudonné). Etant donné que ce ne sont pas des militants de terrain et qu’ils n’ont pas de programme politique à proposer, tout a été organisé pour que ce meeting (qui devait durer 8h) n’ait pas lieu. Ce qui les intéresse c’est de passer pour des victimes du système tout en véhiculant leurs idées racistes, antisémites, sexistes, misogynes, homophobes, fascistes, …
Tout a commencé par une annonce dans la presse. On apprenait qu’un meeting secret allait avoir lieu à Bruxelles avec Laurent Louis et qu’il y aurait plusieurs invités (notamment Alain Soral et Dieudonné).
Quelques heures plus tard : le lieu n’est plus secret et est même publié dans toute la presse !
Arrivé sur place je me rends compte que le meeting a été interdit. La bonne affaire ! Les fidèles de Laurent Louis sont tou.te.s dehors. Les caméras sont arrivées (de Belgique et de France) et le show peut commencer.
On peut entendre le groupe chanter des chansons sur la quenelle (geste antisémite de Dieudonné), plusieurs personnes avec des ananas (référence à la chanson : « shoananas » de Dieudonné). On peut voir Laurent Louis défiler devant toutes les caméras, se placer à côté des policiers et attirer les caméras.
D’autres personnes distribuaient des tracts pour le parti de Laurent Louis aux passant.e.s (ce qu’ils n’auraient pas pu faire si ce meeting avait eu lieu à l’intérieur).
Viennent ensuite d’autres personnes avec une banderole, ils font des quenelles et crient « Contre un premier ministre pédophile ! ». On le sait, derrière cette phrase se cache de l’homophobie pure et simple.
Devant tant de haine, je suis révolté et décide de prendre la parole. Je me suis donc adressé à un journaliste radio de la RTBF en lui demandant s’il ne voulait pas entendre d’autres avis plutôt que de participer à cette stratégie de communication. Il me répond : « Je suis technicien, c’est pas moi qui décide ». Je m’adresse donc à une journaliste de l’AFP qui est contente de voir qu’il y a des contre-manifestants (nous étions peu nombreux malheureusement). Je m’exprime face à la caméra de l’AFP et se joignent à nous : Europe1, RTL (radio française) et le « technicien » de la RTBF !
Ensuite les autopompes sont arrivées, les fidèles ont été dispersés et tout cela devant les caméras. La stratégie a fonctionné et les conspirationnistes confortés dans leurs idées.
http://www.rtbf.be/video/detail_le-congres-antisemite-de-laurent-louis-interdit?id=1923389