Environ 200 personnes, principalement des activistes turcs et kurdes, ont protesté le mercredi 22 juillet devant l’ambassade Turque à Bruxelles contre l’attentat sanglant de DAECH (IS) dans la localité turque de Suruç, et la complicité du régime AKP du président Erdogan, qui fait à peine quelques difficultés à Daech mais intervient violemment contre le mouvement Kurde et les mouvements de gauche et démocratiques en Turquie.
Lors de l’attentat à Suruç, à proximité d’Urfa, une ville sur la frontière avec la Syrie, pas loin de Kobane, 32 personnes ont perdu la vie, surtout des jeunes. Des centaines de personnes ont été blessées, dans beaucoup sérieusement. Les jeunes, principalement des membres du SGDF, organisation de jeunesse radicale liée au ESP, le Parti Socialiste des Opprimés, mais aussi quelques activistes anarchistes, s’étaient réunis dans un centre culturel avec l’intention d’aller en voyage à Kobane pour aider à la reconstruction de la ville. Ils voulaient entre autres mettre sur pied un bois et une bibliothèque pour enfants…
Lors de l’action à Bruxelles, différents partis Turcs et Kurdes radicaux de gauche et des partis progressistes étaient présents, le MLKP (Parti Communiste Marxiste Léniniste), le Partizan maoïste, le HDP, à côté de différentes organisations du mouvement kurde. Pour la gauche belge, il y avait des petites délégations de la LCR-SAP et du Secours Rouge.
Ça reste très dur à dire, mais une fois de plus, la gauche locale a brillé par son absence, même un geste aussi élémentaire de solidarité et d’engagement comme protester ensemble après un attentat meurtrier si sanglant et lâche sur de jeunes activistes semble être trop demander. Pourtant, nous avons prouvé au cours des dernières semaines dans le mouvement de solidarité avec la Grèce que même en pleine période de vacances, nous pouvons mobiliser. Et apparemment, les parlementaires et conseillers communaux du PTB-PVDA préfèrent rester au conseil plutôt que sortir en rue quand il s’agit de soutien à la gauche Kurde et Turque. Mieux la prochaine fois ?!
Notes :
Le Parti Socialiste des Opprimés fait partie du HDP (Haklan Demokratik Partizi – Parti Démocratique du Peuple), un parti qui s’est constitué principalement autour du mouvement de libération kurde, mais qui est aussi soutenu par des organisations de la gauche turque radicale.
Entre autres, la vice-présidente du HDP, à côté de Demirtas, provient de l’ESP (parti socialiste des opprimés)
L’Etat turc accuse le parti d’être « la façade légale » du MLKP – interdit – , qui a aussi une branche armée (et dont des volontaires participent aux combats de l’YPG autour de Kobane.)
(YPG : Yekineyën Parastina Gel – branche armée du PYD, Parti de l’Union Démocratique).
Le MLKP est un parti ex-maoïste, ex-« pro Albanais », dont l’idéologie porte toujours fortement l’empreinte stalinienne. Mais ceci ne peut pas, selon nous, empêcher la solidarité.
Un reportage photographique (photos Mauro Gasparini)