Une nouvelle flambée guerrière a frappé la ville d’Alep entre le 22 avril et le 5 mai, faisant environ 300 mortEs, en majorité des civils dans des zones majoritairement tenues par l’opposition.
Une campagne internationale nommée « Alep brûle » a été lancée dans le monde entier pour soutenir la révolution syrienne et demander l’arrêt de tous les bombardements et d’envois de roquettes contre tous les civils à Alep. Une nouvelle trêve temporaire est entrée en vigueur jeudi 5 mai, trêve qui tient encore à l’heure où nous écrivons, malgré un tir de roquette par un groupe de l’opposition armée dans la nuit de dimanche, tuant 3 civils dans les régions sous contrôle du régime.
Le régime continue sa guerre
Le dictateur Bachar el-Assad a déclaré le lendemain, dans un télégramme au président russe Vladimir Poutine où il remercie Moscou pour son soutien militaire, que l’armée syrienne n’acceptera que la « victoire finale » et « l’écrasement » des rebelles à Alep et ailleurs en Syrie. Malgré les différentes trêves, le régime Assad et ses alliés n’ont en effet pas cessé leurs offensives militaires. Et les négociations de « paix » sont au point mort.
Des combats se poursuivent dans la province d’Alep ainsi que dans les gouvernorats de Deir ez-Zor (est), Damas, Homs (centre) et Deraa (sud), entre les forces du régime et différents groupes de l’opposition armée de l’Armée syrienne libre (ASL) et des groupes djihadistes non inclus dans l’accord de la trêve comme Daesh et Jabhat al-Nosra (branche d’Al-Qaïda en Syrie). L’aviation du régime a également bombardé un camp de déplacéEs le jeudi 5 mai dans la province d’Idlib (nord-ouest), faisant 28 mortEs dont des femmes et des enfants, selon l’Observatoire syrien des droits de l’homme (OSDH).
La bataille d’Alep
La bataille d’Alep revêt une importance politique et militaire cardinale, et la reprise de la ville par les forces du régime Assad et ses alliés russes, iraniens ou du Hezbollah, porterait un très gros coup à l’opposition, tout en renforçant les forces fondamentalistes islamiques réactionnaires. Les bombardements aériens du régime Assad n’ont pas simplement l’objectif de tuer un maximum de civils mais également d’empêcher toute alternative démocratique populaire sur le terrain.
Alep représente en effet un symbole fort d’une opposition populaire démocratique, qui s’est d’abord débarrassé du régime Assad, et ensuite de Daesh et de Jabhat al-Nosra, refusant leur autoritarisme et leur vision réactionnaire. Il ne reste que quelques groupes de l’ASL dans ces quartiers. Les régions libérées d’Alep, dans lesquelles vivent encore 300 000 habitantEs, sont d’abord auto-organisées par les populations locales à travers des conseils populaires locaux qui gèrent tous les secteurs de la société dans l’administration des écoles, la gestion des déchets, les campagnes démocratiques et les manifestations, travaux, accompagnements ou assistances psychologiques aux civils.
C’est pourquoi le régime et/ou l’aviation russe ciblent principalement les infrastructures civiles de ces régions libérées comme l’hôpital Al Quds détruit par un bombardement aérien le 27 avril, tuant au moins 55 personnes, dont l’un des derniers pédiatres d’Alep. Doté de 34 lits, cet hôpital était « le centre de référence principale pour la pédiatrie » dans cette région d’après Médecins sans frontières (MSF), qui soutient l’hôpital depuis 2012.
Pour une Syrie démocratique et libre
Le régime veut vider de sa population les territoires libérés et empêcher toute alternative démocratique populaire, qui reste son plus grand danger, et non les forces islamiques fondamentalistes qui sont ses meilleurs ennemis…
Des manifestations populaires et différentes formes de résistances continuent néanmoins dans des régions libérées de la Syrie demandant la chute du régime. La mise en place d’une transition sans Assad et ses colistiers à la tête de l’État, pour une Syrie démocratique et libre, est une nécessité pour espérer un véritable changement.
Et comme l’a déclaré le militant des droits de l’homme Mazen Darwish, récemment libéré après plusieurs années de prisons, toute transition doit permettre la justice pour toutes et tous en Syrie afin d’empêcher de rentrer dans une spirale de revanche dans une période de transition. Cela signifie que tous les responsables du régime et leurs alliés, des groupes islamiques fondamentalistes et autres, doivent être tenus responsables de leurs crimes contre des civils et autres.
Solidarité avec le peuple syrien en lutte contre toutes les formes de contre-révolution qui essaient de l’écraser !