Brésil : déclaration du PSOL
Le Partido Socialismo e Liberdade, face à la mise à l’écart de la présidente Dilma Rousseff décidée par le Sénat Fédéral aujourd’hui, rend publique sa position sur les tenants et aboutissants de cette décision :
- Dés le début notre parti a clairement pris position contre l’impeachment de la présidente Dilma Rousseff. Position qui tient compte du fait qu’il n’y avait aucun crime de responsabilité prouvé parmi les accusations concernant ce qu’on appelle les « maquillages budgétaires », ou les décrets qui avaient autorisé l’ouverture de lignes de crédit extraordinaires. Si cela avait été le cas, l’impeachment aurait dû être étendu au vice-président, puisqu’il est coresponsable de la signature des décrets en question, tout autant que les précédents présidents et presque tous les gouverneurs d’états actuellement en exercice ;
- À la différence d’autres partis qui ont manifesté leur opposition à l’impeachment, le PSOL a clairement indiqué, depuis le début, qu’il ne le faisait pas en défense du gouvernement Dilma. En tant que parti d’opposition de gauche, nous nous sommes trouvés en désaccord total avec les mesures appliquées par ce gouvernement, tout particulièrement le fameux ajustement fiscal qui a retiré des droits aux travailleurs, a mis en œuvre des coupes inacceptables dans l’investissement public et a drastiquement aggravé la récession. Nous ne sommes pas descendus dans les rues en défense de Dilma, mais en défense de la démocratie et contre le retour en arrière que représentera un gouvernement dirigé par Temer et la droite ;
- En défendant la démocratie, nous sommes descendus dans la rue avec le front Povo Sem Medo et d’autres secteurs pour barrer la route au coup d’État. Au cours du vote à la Chambre des Députés sur l’autorisation de l’impeachment, nos députés ont affirmé la position combative et indépendante du PSOL, en dénonçant Eduardo Cunha et ses manœuvres contre la démocratie. Nous avons été du bon côté de l’histoire : celui de ceux qui savent que la crise économique, sociale et politique ne se résout pas par un simple changement de gouvernement ;
- C’est pourquoi nous considérons le gouvernement de Michel Temer comme illégitime. Il est illégitime parce qu’il est le fruit d’une manigance conservatrice qui ne reflète pas les aspirations de la population exprimées dans les urnes et qu’il est le résultat d’un processus dénué de tout fondement constitutionnel : un impeachment sans preuve de crime de responsabilité, une bouffonnerie, un trucage ;
- Les mesures annoncées par le gouvernement Temer qui impliqueront la perte de conquêtes des travailleurs et ne respecteront pas leurs droits se heurteront à notre refus le plus véhément. Par ailleurs, nous nous emploierons à renforcer et élargir la mobilisation populaire contre ce gouvernement illégitime. C’est le moment d’entamer une vaste campagne « Temer Dégage », contre la restriction des droits et pour que soit rendue au peuple brésilien la prérogative de décider son destin ;
- Avec la démission de Michel Temer, nous soutiendrons l’application des mesures constitutionnelles prévues pour rendre à la souveraineté populaire le destin du pays. La convocation de nouvelles élections présidentielles, comme le prévoit la Constitution, une fois que Temer aura été chassé, est la manière politiquement la plus adéquate de surmonter la crise politique. Nous continuerons à lutter avec les forces démocratiques du pays pour une vaste et profonde réforme du système politique, pour l’intensification du combat contre la corruption, sans exclusive, et pour le changement de l’actuel modèle économique. Tel est notre engagement.
Exécutif National du PSOL
Groupe parlementaire du PSOL à la Chambre des Députés
source: Ensemble!