Le dimanche 15 mars, des centaines de manifestants ont crié leur colère contre la persistance du nucléaire. Ils exigeaient l’arrêt rapide des centrales nucléaires de Tihange et de Doel. Les manifestants, jeunes et moins jeunes, parfois avec des voitures d’enfants ou de jeunes enfants, venaient de différents coins de Belgique, mais aussi d’Allemagne et des Pays-Bas. C’est que la menace de l’énergie nucléaire ne connaît pas de frontières…
L’initiative de l’action venait du mouvement Nucléaire Stop l’Energie Nucléaire, qui était aussi venu plusieurs fois en rue dans la région au cours des années précédentes. L’exigence principale était l’arrêt immédiat des réacteurs Tihange 2 et Doel 3, où il y a de sérieux problèmes de sécurité. Les organisateurs dénonçaient la position des autorités et d’Electrabel, à un moment où des experts et medias parlent de milliers de fissures aux réacteurs.
Les meneurs de l’action criaient dans différentes langues des slogans contre l’utilisation de l’énergie nucléaire. Ils rappelaient aussi que c’était grâce à leurs mobilisations que Doel 3 et Tihange 2 avaient été fermées. Ils dénonçaient aussi sur les calicots et pancartes le non investissement dans l’énergie renouvelable et rappelaient la catastrophe Fukushima.
A côté de Groen et Ecolo, le PVDA, Vega, le Die Linke Allemand, ÖDP… et différents groupes néerlandais et allemands contre l’énergie nucléaire ou du mouvement écologique , il des membres de la LCR-SAP participaient aussi à cette magnifique manifestation.
Nous publions ci-dessous l’allocution de Leo Tubbax,, porte-parole de Nucléaire- Stop Energie Nucléaire et un reportage photo et vidéo de Rafik Khalfaoui :
« Bonjour à tous,
Magnifique manifestation, merci d’être venus, spécialement pour les gens venus des Pays-Bas et de Flandres !
Pourquoi manifestons-nous ?
Nous exigeons que les réacteurs qui sont déjà à l’arrêt, disparaissent définitivement du réseau électrique Parce qu’il y a une bonne raison pour laquelle ils sont à l’arrêt. La paroi de la cuve du réacteur de Doel 3 est un vrai fromage de gruyère. 13.000 fissures, dont la plupart dans un seul anneau de la cuve du réacteur. La plus grande fissure est longue de 18 cm, comme ce manche de brosse. Est-ce que ceci ressemble à une microfissure ? C’est une macrofissure ! Monsieurs Bens, sous votre direction, l’Agence Fédérale de Contrôle Nucléaire eu besoin de deux ans pour mettre ces fissures en lumière. Il n’y a qu’une conclusion possible : Bens, va-t-en !
Tihange 2 a les mêmes problèmes, dans une moindre mesure. Après 40 ans d’exploitation, Doel 1 a atteint la fin de sa carrière. Celle-ci était prévue en fait pour 30 ans. Tihange 1 et Doel 2 doivent aussi s’arrêter après 40 ans.
L’autorité doit maintenant faire un plan pour rendre sûr l’approvisionnement en électricité dans notre pays.
Nous ne pouvons pas laisser la production de courant à une seule entreprise de monopole qui fait continuellement du chantage au gouvernement et à la population. Aujourd’hui, nous pouvons dire tranquillement que cette situation de black-out était du pur bluf. Nous avons bien traversé l’hiver sans ces trois centrales, et en partie même sans Doel 4, qui avait probablement été saboté de l’intérieur. Ce plan fédéral de prévision pour l’électricité doit renoncer autant et aussi vite que possible à l’énergie fossile et atomique, et miser tout sur les sources d’énergie renouvelable et un réseau intelligent, avec autant que possible d’utilisation et d’administration locale du courant. Il faut aussi installer des lieux de stockage pour l’électricité, des superbatteries, pour compenser des lacunes du courant électrique sans devoir brûler du gaz.
Une telle superbatterie doit venir ici, de manière à ce que les travailleurs de la centrale, quand ils ne travaillent pas au démontage de Tihange 1 et 2, puissent travailler à la gestion et l’entretien de la superbatterie. Les droits et le travail des travailleurs de Doel et Tihange doivent rester garantis. Ils font partie de la solution, pas dy problème.
Nous voulons que les USA retirent leurs bombes atomiques de Kleine Brogel et retournent chez eux avec elles. Nous voulons que la Belgique devienne une zone dénucléarisée, pas une cible pour les nombreux ennemis du gouvernement des Etats-Unis d’Amérique. Et si ces bombes sont parties d’ici, nous n’avons donc plus besoin d’acheter de nouveaux bombardiers pour transporter et larguer la nouvelle version de ces bombes atomiques, ce sont des milliards d’euros que nous épargnons.
Nous sommes ici tous ensemble : il y a des drapeaux de toutes les couleurs, sauf le noir, le bleu et l’orange de ce gouvernement. Nous sommes ensemble ici des trois pays de l’Eurégion, il y a même des gens de France et du Grand Duché du Luxembourg. C’est l’indépendance, l’impartialité de notre mouvement Nucléaire Stop Energie atomique et rend et continue à rendre ça possible. Ceci est le début de la force d’opposition qui peut mettre les centrales nucléaires à l’arrêt, comme en Allemagne et au Japon. Tous ensemble ! Tous ensemble !