Ces dernières semaines ont vu arriver en Europe beaucoup de personnes fuyant la Syrie, l’Afghanistan, l’Irak, la Libye, l’Erythrée ou la Somalie, autant de pays dont la situation catastrophique est bien connue de longue date et qui fait que les ressortissants de ces pays obtiennent généralement l’asile.
Devant cet afflux prévisible de réfugiés, l’Europe, frileuse et irresponsable, a tardé à réagir.
En Belgique, il a même été procédé à la fermeture de plusieurs milliers de places dans les centres d’accueil ces derniers mois, comme un signal d’une politique d’asile plus restreinte et pour flatter les électeurs des partis au pouvoir. Théo Francken, Secrétaire d’Etat NVA à l’Asile et la Migration, est pourtant maintenant bien obligé de les rouvrir. Et même d’en ouvrir d’autres comme, par exemple, les 530 places au sein de la caserne Saint-Jean à Tournai.
Devant ce que l’on pourrait à tout le moins qualifier de manque d’enthousiasme du bourgmestre faisant fonction Paul-Olivier Delannois et du bourgmestre en titre Rudy Demotte (tous deux “socialistes” par ailleurs…), un citoyen tournaisien, Fred Wilbaux, a créé, le 10 août dernier, la page Facebook « Tournai Refuge » visant à rassembler les coordonnées des candidats parrains et marraines des futurs résidents du centre.
Un peu plus de deux semaines après le lancement de cette initiative, plus de 450 personnes ont répondu positivement à l’appel. Elles viendront prêter main forte à la Croix Rouge qui gérera le centre et aux membres de la Plateforme d’accueil-Bienvenue à Tournai.
Plusieurs réunions de groupe ont déjà eu lieu dont la dernière ce mercredi 26 août à 18 heures. Dans une salle comble de l’ancienne école Notre-Dame du petit village d’Ere, plus de cent personnes ont mis en commun leur enthousiasme et ont continué à se préparer à l’idée de pouvoir partager leur temps et leurs compétences avec celles et ceux qui, dès le 1er septembre, deviendront leurs voisins pour un temps limité (le temps que durera l’examen de leurs demandes d’asile) ou plus longtemps (pour ceux qui, en cas de reconnaissance du statut de réfugié, choisiraient de s’installer à Tournai).
D’ici-là, près de 500 personnes vont donc s’engager auprès de celles et ceux qui ont dû tout quitter pour trouver refuge ici. Près de 500 personnes auront également pour mission d’essayer de convaincre ceux et celles qui, par peur de ce qu’ils ou elles ne connaissent pas, ne sont pas encore dans cette logique de l’accueil. Le défi est de taille mais tout à fait réalisable ! En effet, contrairement à ce que pourrait laisser penser certains commentaires sur les réseaux sociaux ou dans les forums d’une certaine presse, la solidarité est un mot plein de sens pour beaucoup d’entre nous !
Les premiers réfugiés sont arrivés ce mardi soir à la Caserne Saint-Jean, après un long et éreintant voyage. De nombreux-ses citoyen-ne-s se sont mobilisés pour leur montrer leur solidarité concrète. Un premier test réussi pour Tournai-Refuge.
Voir le reportage de No Télé ici : http://www.notele.be/list14-l-info-en-continu-media37753-une-arrivee-toute-en-emotion.html