Ce dimanche 8 mars, à l’occasion de la journée internationale des droits des femmes, 150 femmes ont manifesté dans les rues de Saint-Gilles. Objectifs? Dénoncer les réalités du sexisme en 2015, visibiliser les alternatives portées par les femmes et trouver, entre femmes, la force d’encore mieux intervenir à travers les mouvements sociaux à venir pour ne pas être à nouveau les laissées pour compte des cahiers de revendications et des agendas politiques. Une action largement réussie, sous le soleil, pleine d’énergie, qui renoue avec le dynamisme des traditions féministes tandis que les manifestations à l’occasion du 8 mars se faisaient plutôt rares dans la capitale ces dernières années. Il y avait en tout cas là de quoi donner envie de s’y remettre le 8 mars prochain et, surtout, de ne pas attendre un an!
A l’appel du collectif Feminisme Yeah! et d’une quinzaine de signataires organisées ou à titre individuel (1), cette marche non-mixte visait à opposer une alternative féministe aux politiques austéritaires, sécuritaires, racistes et sexistes qui attaquent les femmes en première ligne en Belgique, en Europe et dans le monde. Les chansons, les slogans, les pancartes et la dizaine d’actions symboliques le long du parcours illustraient ainsi divers aspects de l’oppression et des discriminations vécues mais aussi l’auto-organisation et les revendications féministes incontournables pour la construction d’une société égalitaire.
Après la traversée haute en couleurs du marché du Parvis, les manifestantes se sont dirigées vers la statue de la porteuse d’eau trônant sur le rond-point de la barrière de Saint Gilles. Elles y ont abandonné des ballons représentant les poids qu’elles portent toute l’année en tant que femme. Devant la maison communale, elles ont rappelé la faible représentation des femmes au sein des lieux de pouvoir. A l’angle de la rue d’Espagne, elles ont dénoncé les attaques au droit à l’avortement en Europe, en Belgique et dans le monde avec une mise en scène d’un évêque en plein accouchement des mesures rétrogrades. A une agora féministe s’est ensuite improvisée à l’allée Rosa Luxembourg, aux pieds du monument dédié à la Pasionaria. Devant l’Onem, elles ont mis un visage aux chiffres des victimes des mesures contre les chômeurs/euses en représentant les proportions d’hommes et de femmes concernées. Devant la FGTB, elles ont interpellé le front commun syndical en collant sur les vitres les revendications qu’elles veulent voir intégrées aux priorités et en étripant un mannequin représentant Charles Michel et son gouvernement pour symboliser leur volonté de poursuivre des actions déterminées contre toutes les mesures 100% à droite. Plus loin, elles ont rebaptisé la « place des héros » en « place des héroïnes », en hommage à toutes celles oubliées par l’histoire. Et, devant une crèche elles ont symbolisé la difficulté de trouver une place d’accueil pour les enfants par un jeu de chaise musicale. Leur parcours s’est ensuite achevé en rejoignant le festival Game Ovaires à la maison des cultures.
Pour continuer sur la lancée, celles qui veulent, entre femmes, se renforcer, mieux se faire entendre et défendre ensemble une approche féministe à travers les mouvements sociaux qu’elles construisent sont invitées à rejoindre le groupe facebook https://www.facebook.com/
(1) Feminisme Yeah!, WATL (groupe féministe espagnol), Malfrap (USE), Nadine Plateau, Ida Dequeecker, Alternative Libertaire, Cercle féministe ULB, Fanny Filosof, LCR/SAP, Michèle Dehaen, Irène Kaufer, Fat positivity, FEL (Feministisch en links), plateforme des femmes du 8mars de Belgique (IRKWM – Représentation international du mouvement des femmes kurdes; SKB – Union des femmes socialiste; Institut kurde de Bruxelles; Organisation des femmes du 8 mars Iran-Afghanistan); 15M Bruselas; Garance asbl; Caroline Boillet; Collectif des Femmes de Ouarzazate; AWSA-Be.