Ce Premier Mai 2014 doit, encore plus que d’habitude, être considéré comme une importante journée de lutte du monde du travail.
Depuis plus de vingt-cinq ans, la classe dominante est à l’offensive pour détruire nos droits sociaux et nos conquêtes démocratiques.
Depuis plus de vingt-cinq ans, elle peut compter pour cela sur la collaboration sans faille de la social-démocratie.
Après les élections du 25 mai, une chose est sûre : avec ou sans le PS, le patronat et les riches voudront continuer et amplifier leurs attaques. Pour résister, le mouvement ouvrier ne peut compter que sur son nombre, ses luttes, son unité.
Assez d’actions sans lendemains, assez de marches Nord-Midi rituelles: il va falloir se battre pour de bon. Assez de concertation sur le programme de l’adversaire : il nous faut des revendications à la hauteur de la situation.
Marcher sur ses deux jambes
Face à ce système qui n’a plus rien à offrir que la régression sociale et la destruction écologique, il ne suffit pas de se défendre. Le mouvement ouvrier doit marcher sur ses deux jambes : politique et syndicale. Nous avons besoin d’une alternative de société.
Les valeurs de gauche sont incompatibles avec le pacte budgétaire européen, la réforme du chômage et le blocage des salaires, déclarait récemment Daniel Richard, secrétaire régional de la FGTB de Verviers. Le PS et Ecolo ne sont plus un relais. Il nous faut un nouveau prolongement politique, ancré dans nos organisations, fondé et contrôlé par celles et ceux qui luttent à la base.
Le combat sera long. Plantons des jalons, traçons un chemin pour avancer. Gauches syndicales et politiques, ensemble, prenons nos responsabilités dans le respect de l’indépendance de chacun.
Le Premier Mai 2012, la FGTB de Charleroi a appelé à rassembler toutes les forces pour créer une alternative politique anticapitaliste, à gauche du PS et d’ECOLO. Elle exige de tous les partis qui se disent de gauche de se prononcer sur un plan d’urgence anticapitaliste : ses « 10 objectifs pour changer de cap ». C’est la marche à suivre.
Le débat est ouvert, les lignes bougent en profondeur. Dans toutes les organisations, comme l’ont montré les positions courageuses de la CNE.
Le rassemblement PTB-GO (Gauche d’Ouverture), avec le PTB, des intellectuel-le-s, des syndicalistes, la LCR et le PC, est un premier pas dans la bonne direction. Pour la première fois depuis longtemps, les revendications sociales sont au cœur d’une élection et des représentant-e-s de gauche ont une chance d’être élu-e-s.
En ce jour de Premier Mai, la LCR s’adresse à toute la gauche
Le FMI a fixé l’objectif du prochain gouvernement : 13 milliards d’économies en quatre ans. De durs combats nous attendent. Travailleurs, travailleuses, allocataires sociaux, jeunes, seniors, demandeurs d’asile : tous sont menacés. Les droits des femmes sont attaqués. Le mouvement syndical lui-même est dans le collimateur. Sans compter la catastrophe climatique qui est en marche, et dont les pauvres sont d’ores et déjà les premières victimes.
A nos partenaires au sein de PTB-GO, nous disons : « les continueurs sont les gagneurs ». Face au PS et à ses soutiens dans l’organisation syndicale, continuons à miser sur le rassemblement et l’ouverture à la gauche de gauche, c’est notre force. Evitons les routines d’organisation, les réflexes sectaires et le repli sur soi.
Aux autres organisations de gauche, nous disons : bannissons les débats d’une autre époque. Nous sommes séparés dans cette élection, mais devrons nous parler ensuite, et lutter ensemble, dans l’intérêt des 99% et de la planète.
Surtout, nous nous adressons à la gauche syndicale, aux syndicalistes de combat. Nous leur disons : merci, camarades, pour vos luttes et vos appels au rassemblement politique sur base de ces luttes. Ensemble, continuons dans cette voie.
Ensemble, fixons-nous pour but de donner à nos résistances un prolongement digne de ce nom : un nouveau parti des exploité-e-s et des opprimé-e-s. Un parti divers, qui dépasse les « piliers » et les chapelles. Un parti transparent, vivant et actif, qui débat et qui se bat. Un parti aussi fidèle aux travailleurs et travailleuses que les partis traditionnels sont fidèles aux patrons.