Le 27 janvier dernier, Warren Hill, un noir américain de 54 ans, a été exécuté par injection létale au pénitencier de Jackson (Géorgie), après avoir passé 24 ans dans le couloir de la mort. D’après son avocat et les expertises psychiatriques de plusieurs médecins, Warren Hill avait l’âge mental d’un enfant de 11 ans.
En 2002, la Cour suprême avait estimé que les handicapés mentaux ne pouvaient pas être exécutés car leur handicap « ferait courir le risque d’une exécution arbitraire ». Mais en même temps elle avait reconnu à chaque État le droit d’évaluer lui-même le seuil qui détermine le handicap…
De plus en plus de pays considèrent que la peine de mort est un acte barbare qui ne joue en rien son prétendu rôle de dissuasion. De plus, elle crée une injustice irréversible en cas de jugement erroné. Aux USA, seulement 12 États l’ont abolie. Pour les 38 autres, à la barbarie de l’acte lui-même, s’ajoute le risque d’augmenter encore l’horreur avec l’utilisation de l’injection létale. Car récemment, plusieurs condamnés ne sont pas morts de suite après l’injection. En juillet dernier, Clayton Lockett s’était remis à bouger et à parler après l’injection, avec des « douleurs atroces » avant de succomber à une crise cardiaque foudroyante. Joseph Wood, lui, n’est mort que 117 minutes après l’empoisonnement.
Au 21e siècle, les États-Unis, grand défenseur de la démocratie et de la civilisation occidentale, sont membres d’un club de plus en plus petit, formé des pays qui continuent à appliquer cette peine barbare. Parmi ceux-ci se trouvent d’autres grandes « démocraties »… comme l’Arabie saoudite, la Chine et la Corée du Nord. Tout un programme.
Source : NPA