Ce message est pour vous rappeler notre rendez-vous annuel autour du centre fermé de Vottem à la veille de Noël. Nous nous retrouverons donc le mardi 24 décembre entre 16H30 et 18H.
Nous entourerons le centre de bougies afin d’éclairer la face cachée de la politique d’asile et d’immigration de l’Etat belge, les centres fermés pour étrangers qui enferment des personnes n’ayant commis aucun délit, afin de les expulser vers leurs pays d’origine qu’ils ont fuis, à cause des persécutions, des guerres, de la misère, réalités récurrentes auxquelles s’ajoutent aujourd’hui les catastrophes climatiques…
Nous serons là aussi en ce jour de « réveillon de Noël », devenu, pour beaucoup, jour de fête traditionnel, pour apporter notre solidarité chaleureuse à ceux qui sont séparés de leurs proches, de leurs amis.
Une délégation entrera pour apporter un petit cadeau : une enveloppe permettant d’acheter une recharge téléphonique, moyen principal pour communiquer avec l’extérieur.
En ce 24 décembre 2013, nous voulons particulièrement dénoncer la politique menée par Maggie De Block et le gouvernement actuel qui réduit à néant le droit au séjour en Belgique, et fait de ce pays le champion de l’Europe forteresse.
Seuls environ 20% des demandeurs d’asile obtiennent un statut de réfugié ou la protection subsidiaire, comme en témoigne la lutte des Afghans menacés d’expulsion vers un pays en guerre. Aref, expulsé il y a peu, a trouvé la mort sous les balles des Talibans…
Le taux de régularisation pour raison humanitaire ou médicale ne fait que chuter : 6% de réponses positives pour toutes les demandes traitées sur les 9 premiers mois de 2013 ! Plusieurs situations ont encore été médiatisées cet automne, par exemple celle de Navid Sharifi, plombier afghan âgé de 23 ans qui a quitté son pays natal à l’âge de 4 ans, et est arrivé en Belgique en 2008. Il a été formé ici, pratiquait un métier en pénurie de main d’œuvre, et vivait en couple avec une citoyenne belge, il a néanmoins été expulsé après avoir reçu des réponses négatives à ses demandes de régularisation. Idem pour un entrepreneur chilien… Des personnes gravement malades sont renvoyés dans des pays où elles n’auront pas accès aux soins nécessaires.
Dans les centres fermés se trouvent des personnes qui seront en danger si on les expulse, qui ont construit leur vie ici en Belgique, et qui n’en peuvent plus de la violence exercée à leur égard. En effet, la détention a pour but de casser la résistance à l’expulsion. La violence peut être physique dès que la porte du centre a été franchie et toute forme de révolte entraîne la mise au cachot. Cette violence atteint son paroxysme au moment de l’expulsion lorsque l’on s’y oppose : corps sanglé, entravé, coups, insultes… des plaintes ont été déposées suite à des blessures . Cette violence est aussi psychologique, au quotidien : menace de l’expulsion dont on ne sait quand elle aura lieu, privation de liberté dont on ne sait quand elle prendra fin (le fait de s’opposer à son expulsion entraîne la remise à zéro du compteur de la détention qui peut aller jusqu’à 5 mois, donc dans les faits, au delà)…
Nous rappellons le principe de cette action, chacun passe le temps qu’il peut , même quelques minutes ; apporte une bougie si possible… Le but est qu’il y ait du monde qui circule et beaucoup de lumière en permanence tout autour du centre pendant que la délégation est à l’intérieur.
Pour le CRACPE,
France Arets